L’atelier du cordonnier
L’atelier du cordonnier
Les outils du cordonnier

Les outils qui sont présentés ici, ont été utilisés par deux généations de cordonniers :
Hilaire COMTE le père 1870-1937 originaire du Serre, hameau du village de la Salette.
Antonin COMTE le fils qui s’est installé à Corps en juin 1933 dans la maison en face du clocher, au sommet de la montée de l’église, dernièrement occupée par EDF.
Tous ces outils sont manuels, rien ne fonctionne à l’éléctricité, même pas la machine à coudre.
La caractéristique de la tenue du cordonnier est son tablier en grosse toile bleue pour ne pas se salir trop vite et pour se protéger.
Vous remarquerez que les chaises et l’établi sont bas car le cordonnier utilise une multitude d’outils et de morceau de cuir et de caoutchouc qu’il dépose sur le sol car il a besoin de beaucoup de surface et qu’ainsi ils sont très faciles à saisir.
L’inconvénient de cette position est d’être plié en deux et de troubler la digestion.

Il reste de nombreuses semelles en bois qui servaient à faire des galoches.

A Corps il y eut jusqu’à quatre cordonniers de 1930 à 1960 par ordre alphabétique : MM Comte – Dumas – Gros et Robino. De 1926 à 1946 c’est la période des gros travaux : voie ferrée La Mure-Corps, pont et barrage du Sautet, galerie et usine de Cordéac, nouvelle route de Notre-Dame de la Salette.

A cette période, A Comte avait deux ouvriers qui travaillaient avec lui. A Comte préparait le travail et les deux ouvriers montaient les chaussures, essentiellement des galoches et des brodequins.

Ancien pied de mesure en bois. “Le pied” sert à mesurer la longueur du pied à chausser, en mesure anglaise et en centimètres. Ainsi par exemple la pointure 37 – mesure anglaise correspond à 25 centimètres et la pointure 43 – mesure anglaise correspond à 29 centimètres.

Quand l’enfant n’était pas présent au magasin, la maman avait mesuré la pointure de l’ancienne chaussure avec une baguette de bois coupée à la juste longueur et “Le pied” servait à donner la pointure.
Dans les années 1920, une paire de brodequins valait un Louis d’or de l’époque.
Dans ces mêmes années, Antonin Comte qui aidait son père, n’avait le droit d’aller s’amuser le jeudi après-midi (notre mercredi d’aujourd’hui) que lorsqu’il avait terminé une chaussure (pas une paire) mais il ne fallait pas chômer pour monter avant midi une galoche ou un brodequin.
A partir de 1946, peu à peu avec l’évolution et la généralisation des semelles en caoutchouc à gros crans, fabriquées en usine, le cordonnier est devenu de plus en plus un marchand de chaussures et son travail se limite à réparer les chaussures usées ou abimées.
Aujourd’hui il n’y a plus de cordonnier à Corps depuis très longtemps. Le dernier était M. Gros installé en face de l’entrée de l’église. Globalement c’est un métier en voie de disparition. En 2015, sur l’annuaire téléphonique, il y en a 3 à Gap et 9 à Grenoble. Mais ils font aussi la reproduction de clefs et de la gravure de plaques. Ils sont devenus multi-services.

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